lundi 29 décembre 2014

Onboarding : Ce n'est pas que de l'intégration !

 

Onboarding : Bienvenue à bord. Dans cette courte phrase, se cache de nombreuses façons d'accueillir les personnes et de les intégrer à votre groupe. En ces périodes de fêtes, on se rend compte que les portes nous sont de plus en plus fermées. Il fut un temps où les portes de nos foyers étaient ouvertes : je me souviens de mes parents qui partaient de chez eux, en oubliant de fermer leur porte à clé ! Je me souviens également que nous laissions toujours une assiette en plus pour le cas où une personne passerait à l'improviste.

 

Or, si l'on accueille un nouvel arrivant, c'est que nous voulons l'intégrer à notre "communauté" (le mot étant ici pris au sens "ayant un intérêt commun"). Cependant, la personne que vous accueillez aura-t-elle envie de s'intégrer ?

 

C'est là que la notion d'Onboarding est différente de celle de l'Intégration : si vous avez juste ouvert la porte à votre "invité", en le laissant se débrouiller une fois à l'intérieur, il ne s'intègrera pas ! Il restera juste un invité. Il faut donc débloquer la situation : si vous demandez à une personne de venir à une fête, vous lui direz qui sera présent et quelle type d'ambiance vous comptez programmer.

De la même manière, avant d'intégrer un nouveau collaborateur, vous l'attirerez en lui communiquant vos valeurs, vos références et vos projets. Vous le rassurerez en l'accompagnant dans la découverte de votre entreprise, en lui montrant que ce que vous lui avez promis est bien réel ! Enfin, vous lui montrerez votre courage en lui donnant votre confiance dans la plus-value qu'il pourra apporter au sein de l'entreprise.

L'Onboarding est le processus qui permet d'optimiser l'Intégration d'un nouvel arrivant. Car n'oubliez pas : le processus d'intégration commence AVANT l'intégration... et se termine... comme dans les histoires d'Amour !





lundi 22 décembre 2014

Emb(a)uches de Noël !


Bon, ok ! le jeu de mots est facile, surtout en cette veille de fêtes de fin d'année. Le sujet n'en reste pas moins difficile, surtout pour toutes ces personnes qui sont sans emploi et qui ne connaissent pas les codes pour arriver en entretien, pour le passer... et pour le réussir !

Je ne vais pas ici donner des conseils aux "demandeurs d'emploi" (selon la dénomination de Pôle Emploi). Beaucoup d'autres consultants et conseillers le font mieux que moi. Je tiens tout de même à adresser un coup de gueule à ces recruteurs qui n'ont jamais connu le chômage (tant mieux pour eux, d'ailleurs) et qui ne mettent pas un peu d'empathie dans les entretiens qu'ils dirigent. La trêve des confiseurs étant pour plus tard, laissez-moi vous exprimer trois choses :


Les entretiens de recrutement ont changé !


Oui, l'entretien n'est plus dirigé par le recruteur ! C'est un échange, dans lesquels on peut (on doit) tout se dire : comprendre que le candidat a vécu un an de chômage ou qu'il a subi des événements qui l'ont marqués (cancer, mort d'un proche, burnout...). Alors certes, un recruteur n'est pas un psychologue, ni un psychiatre ! A chacun son métier ! Mais n'en oubliez pas de rester humain !

En outre, vous ne conduisez plus vraiment les entretiens : il s'agit d'un échange durant lequel vous devrez, vous aussi, séduire votre interlocuteur. En effet, pour attirer vos futurs collaborateurs, il faudra à la fois séduire sans mentir ! Surtout si vous souhaitez que vos candidats aient envie de s'engager sur le long terme !

Enfin, pensez au fait que, si vous avez plusieurs candidats, ceux-ci passent aussi peut-être plusieurs entretiens, surtout si vous ne les avez pas convaincus !



Vous donnez une mauvaise image de votre entreprise !


Imaginez la situation ubuesque d'un recruteur qui recrute un recruteur :

- Donnez-moi vos 3 qualités et 3 défauts.
- Euh... mais, si vous êtes un bon recruteur, je suis sûr que vous les avez déjà repérées !

Le nombre de commentaires sur l'incompétence présumée des chargés ou responsables de recrutement est impressionnant. Recruteurs, n'allez pas sur le blog de Keljob, de l'APEC... En tout cas, ne regardez surtout pas les commentaires des candidats ! C'est horrifiant !

D'ailleurs, je constate que, même sur mon blog, les seuls commentaires laissés, le sont suite à cet article sur l'Expérience candidat ! Etonnant non ?! Pour peu que ceux-ci commencent à citer les entreprises et les expériences vécues... Heureusement, certains avaient lu cet article sur le personal branding !


Les cordonniers sont les plus mal chaussés !

Vous n'imaginez même pas à quel point les codes ne sont pas les mêmes, selon l'entreprise dans laquelle vous allez jouer votre avenir (professionnel). S'il est difficile pour un candidat X de s'y retrouver, ce n'est pas mieux pour un recruteur ! Pour peu que vous ayez une réponse du type "si vous n'avez pas de nos nouvelles au bout de 3 semaines...", vous risquez de recevoir une réponse négative envoyé par... un robot ! Ben oui ! Vous n'avez pas réussi à mettre les bons mots-clés et votre CV passe à la trappe !

Vous vous rendrez alors compte que c'est bien d'avoir à faire à un être humain qui vous répond, même si c'est négatif ! Et ce, même si pour vous entendre dire que, "la définition du poste ayant changé, vous ne correspondez plus à ce que nous recherchons" (sic).


lundi 15 décembre 2014

Le X factor de telle entreprise n'est peut-être pas VOTRE super héros !



Il n'est pas toujours évident, pour un recruteur, de découvrir un super-héros. Car il se cache, il n'a pas besoin de dévoiler son identité, ni qu'on la découvre ! Halte-là aux personnes présentant un profil avec plus de 20 ans d'expérience, avec un diplôme niveau Bac+12 et demandant un salaire au SMIC ! CELA N'EXISTE PAS ! Et, quand bien même il existerait, serait-il VOTRE Super-héros ?

Certes, posséder les compétences et les connaissances nécessaires aux tâches à accomplir est une condition nécessaire, mais elle n'est pas suffisante. Alors, le savoir-être serait-il plus important que le savoir-faire ? Si j'ai toujours tendance à le penser, il ne faut pas oublier que votre collaborateur grandira que si vous cultivez le sol dans lequel VOUS le ferez grandir.

En ce sens, vous ferez de votre employé un futur super-héros si :
  • Il possède des connaissances et des compétences propres à effectuer les tâches nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise.
  • Vous le mettez dans les meilleures conditions pour qu'il puisse effectuer ces tâches en lui permettant de s'engager dans l'entreprise.

lundi 8 décembre 2014

Impact du Onboarding dans l'entreprise : une vision à définir.


Loin de moi l'idée d'être violent dans l'entreprise. Pourtant, à y réfléchir, l'entreprise est parfois source de violence : elle doit écraser la concurrence pour se placer comme leader du marché... pour continuer d'exister... ou survivre ! Pourtant, les RH ne fonctionnent pas de cette manière.

Je m'explique : je rencontre souvent des acteurs RH qui partagent facilement leurs pratiques. Certes, je me doute qu'ils en gardent sous le pied : certaines informations de leur entreprise ne peuvent être révélées ou sont spécifiques à chaque organisation. Cependant, ce qui m'inspire le plus chez ces personnes, c'est la VISION et l'IMPACT !

Pas une vision à court terme, une vision travaillée pour toutes les strates de l'entreprise ! Une vision qui va transformer l'entreprise et les hommes qui la composent ! Une vision qui aura un impact durable sur les personnes (en tant qu'êtres humains) et sur les produits qu'ils proposeront.

Or, cette vision ne se construit pas rapidement. De ce point de vue, le storytelling met du temps à se mettre en place. Mais cela en vaut la peine ! Non seulement les salariés ont plaisir à travailler, mais ils s'y impliquent, ils s'y engagent.

Le Onboarding participe à cet aspect des Ressources Humaines : Quoi de mieux pour détecter, attirer et fidéliser des acteurs impliqués et engagés ? Il paraît que les entreprises qui fonctionnent le mieux sont celles dont les RH proposent des solutions ayant véritablement un impact pour l'organisation.

A nous de jouer !




lundi 1 décembre 2014

Le courage est-il la prochaine innovation managériale ?


Selon un sondage de BVA pour le Parisien du 24 octobre 2014, "78% des Français jugent que les politiques manquent de courage". Je suis resté scotché devant ce chiffre : non pas que les politiques n'ont pas de courage, mais que les citoyens voudraient qu'ils en aient !

Vous le savez, j'aime transposer les situations de la vie quotidienne dans l'entreprise. Précédemment, je vous avais raconté l'analogie entre une histoire d'amour avant une autre personne... et avec une entreprise. Dans cet article, j'aimerais transposer notre situation politique actuelle aux difficultés que rencontrent les entreprises. Les exemples sont nombreux (et j'espère que vous pourrez y apporter votre pierre !) et je vous propose de le regarder sous le prisme du recrutement.

Car, il en faut du courage, pour recruter ! Après avoir mis en place votre marque employeur pour mettre en avant les valeurs de votre entreprise et attirer les talents (quand vous avez réussi à convaincre votre DG ou responsable que votre démarche permettra un ROI), vous recrutez enfin ! Mais vous recrutez qui ? Un jeune qui sera sorti de l'école sans quasiment aucune réelle expérience ? Un senior qui n'aura que quelques années à tenir avant la retraite ? Une femme jeune mariée sans enfant ? Une personne reconvertie qui sera assez expérimentée dans la vie, mais pas assez dans le nouveau métier que vous lui proposez ? Un clone qui viendra de la même école que vous ? Quelqu'un que vous chassez (ou faites chasser) et qui vous coûtera cher ?

Derrière ces questions fortement provocatrices se cache le sentiment personnel du recruteur. Or, celui-ci n'est pas seul : il est tributaire de la politique de l'entreprise, du manager avec lequel il est sensé définir le bon profil et les différentes procédures internes. Bref, il en faut, du courage, pour trouver le bon profil !


Car si le mouton à cinq pattes existe dans la réalité, on peut imaginer qu'il est le fruit de modifications génétiques (provoquées ou fortuites). Loin de moi l'idée de vouloir "trans-former" les nouveaux collaborateurs qui intègrent l'entreprise, mais plutôt de les "former". Or, pour former, il faut que l'entreprise apprenne à donner sa confiance à l'intégré. Prendre le risque de faire confiance, il en faut du courage pour faire cela, non ? Je vous renvoie, pour complément, à cet article (et voici la vidéo, mise en ligne par Hub Institute) relatant l'intervention de Clara GAYMARD, présidente de General Electric France, sur le rôle de la confiance dans les RH.

Donner sa confiance ? Former ses futurs collaborateurs ? Prendre le risque de se tromper ? En voilà, des décisions fortes ! Et il en faudra, du courage, pour les prendre ! En RH... ou ailleurs !




lundi 10 novembre 2014

Un peu de bonheur en entreprise, bordel !


Ce tweet fait partie d'un des nombreux témoignages que nous avons reçu lors du HubDay du mardi 4 novembre 2014. Laurence Vanhée nous raconte avec une fougue incroyable comment les RH doivent construire leur relation avec les collaborateurs.



Cela avait plutôt bien commencé avec Clara GAYMARD, CEO chez General Electric, dont le propos était d'évaluer la confiance dans l'entreprise.


En effet, la notion de confiance est la plus mal évaluée dans l'entreprise. Elle ne dépend pas du contrat de travail (cf. article sur le contrat psychologique). Ainsi, la vision de l'entreprise doit être co construite.

Mais le changement fait peur ! Cependant, il n'y a aucune raison d'avoir peur !


Aussi la transformation des entreprises passe-t-elle par l'humain ! D'ailleurs, Ludovic GUILCHER, DRH Groupe Adjoint chez Orange, nous le prouve :


Et les technologies vont vite : entre Twitter, Linkedin, Viadeo, Facebook..., les réseaux nous transmettent les informations en quasi temps réel !  Selon Richard Collin, CEO chez Next Modernity, "il est temps de sortir du cadre et d'aller vite !". En effet, la France est classée au 20ème rang des employés engagés. Ils sont 48 % à estimer recevoir de la reconnaissance. Or, si on n'est pas engagé, l'entreprise ne marche pas.


Et comment faire pour engager vos collaborateurs (à part mettre en place un processus d'Onboarding, bien sûr) ? La réponse la plus étonnante est venue d'Alexandre PACHULSKI, Chief Produce Officer et Co-fondateur chez Talentsoft :


Vaste programme !

mardi 21 octobre 2014

Une vision du Onboarding : Recruter en mode fun !


Les événements organisés par Link Humans sont toujours des sources d'inspiration. J'ai encore le souvenir de mon premier #TruParis où l'un des thèmes abordés traitait de la façon de séduire les candidats : "Séduire sans mentir, est-ce possible ?"

Le 14 octobre 2014, un des sujets du RMSConf déclinait ce concept : "le Recrutement en mode fun". Les modératrices avaient un intérêt particulier à présenter ce sujet : Camille ZOPPARDO est Chargée de Communication Candidats et Marque Employeur chez Mazars et Laure ROCALVE est Chargée de Communication Digitale chez BNP Paribas.

Mini série "les Mazariens" sur Facebook

Deux entreprises que d'aucuns pourraient considérer comme... "pas très fun" : les métiers de la banque et de l'audit sont parfois (à tort ?) vus comme des métiers stricts... Il était donc intéressant de voir comment les RH pouvaient surfer sur cette vague.

La première question posée fut celle de la relation avec la marque employeur : si le "fun" ne fait pas partie de vos valeurs, faut-il l'utiliser pour recruter ? A cette question, une seule réponse : OUI !
A condition :
  • d'être en accord avec ses valeurs. Même si l'entreprise se doit d'être sérieuse, en particulier vis-à-vis de ses clients, elle doit s'autoriser à avoir des moments "plus fun" en interne, afin de remobiliser les troupes.
  • de ne pas aller trop loin. A ce titre, l'exemple donné par Anne-Claire LONG, HR Manager chez Michel et Augustin, est parlant : si la marque corporate et la marque employeur sont "décalées" et que les CV envoyés débordent d'imagination (en voici quelques exemples sur cette page), l'entreprise n'en exige pas moins d'un candidat qu'il soit volontaire, responsable et qu'il sache être sérieux quand le besoin s'en fait sentir !
Le vrai CV en béton d'un candidat (finalement recruté), chez Michel et Augustin

De là à dire que le recrutement en mode "fun" est un moyen de séduire les futurs candidats, mais qu'il peut être à double tranchant car il aura tendance à attirer des "rigolos", est une limite que je ne franchirai pas. Il faut savoir ménager le sérieux des valeurs de l'entreprise et la nécessaire convivialité entre les collaborateurs, les managers et la direction d'une structure. Une subtile façon de mélanger les ingrédients afin d'élaborer un Onboarding !


lundi 29 septembre 2014

Le Onboarding vu par Aline ROY, Integration Manager chez Deloitte

Bonjour Aline. Tu es, à ma connaissance, la seule Responsable Onboarding en France et ma première question est de savoir comment en es-tu arrivée là ?

J'ai débuté chez Deloitte en 2005 en tant qu'assistante de direction au sein du pôle réorganisation services. Après 4 années riches en apprentissage, la révélation d'une forte appétence pour les RH et un premier bébé, j'ai souhaité me réorienter. J'ai eu l'opportunité de bénéficier d'une mobilité interne pour rejoindre les relations campus en tant que chargée de relations campus. Deux ans après avoir intégré l'équipe, j'en ai pris la responsabilité.

Deux ans ont encore passé, un deuxième bébé en route... et la conviction que l'intégration est maillon incontournable dans la vie d'un nouveau collaborateur. En juin 2013, à mon retour de congé maternité, Jean-Marc Mickeler, Associé Directeur des Ressources Humaines de Deloitte France a créé le poste d'Integration Manager.


Chez Deloitte, un certain nombre de dispositifs existaient déjà en termes de marque employeur, développement des talents et bien-être des collaborateurs. Il s’avérait cependant nécessaire de les harmoniser, de les dynamiser pour nous assurer que la promesse employeur était respectée. Je suis donc en charge de veiller à la bonne intégration des collaborateurs de la firme en France, tous grades ou métiers confondus. J’ai abordé ce nouveau poste comme une gestion de projet : analyse de l’existant, diagnostic, mise en place de plans d’action, d’indicateurs de performance et ROI.

Il est aujourd’hui nécessaire pour les entreprises que le nouvel entrant  trouve sa place rapidement, qu’il s’y sente bien et pour longtemps ! Notre objectif : réduire l’éventuel écart entre notre promesse marque employeur et le vécu du collaborateur et faire en sorte que l’integrationmanager soit un point de contact et d’écoute indépendant.  

Tu parles de gestion de projet. Ce qui suppose qu’il y aura une fin, non ?

Nous recevons 70 000 CV par an, nous travaillons en gestion de projet car il est nécessaire d’adapter en permanence nos process, en fonction des évolutions de marché mais aussi et surtout en fonction des profils, du grade, du niveau d’expertise des collaborateurs qui nous rejoignent. Nous avons un fort enjeu de différenciation et de diffusion des valeurs et de la culture qui sont propres au cabinet, l’innovation ici est clé. Finalement, quoi que nous fassions tout est lié à l’humain : les meilleurs systèmes d’intégration ne fonctionneront pas sans de véritables échanges quotidiens avec les collaborateurs. L’integration manager se doit d’être au cœur de leur quotidien, de leur mission.

Tu en es donc à la phase 1 de diagnostic, n’est-ce pas ?

La phase 1 est quasiment finalisée. En effet, nous avons choisi de nous focaliser sur les stagiaires et jeunes diplômés en audit pour commencer. Nous recrutons 700 jeunes diplômés par an et 500 stagiaires dont la moitié nous rejoindra en CDI au terme de leur mission. Leur première expérience au sein de la firme est donc primordiale. Pour ceux qui repartent sur leur campus, ils véhiculent nos valeurs, notre image et leur vécu au sein de Deloitte, c’est tout aussi important ! Pour les juniors, ils débutent leur carrière et nous devons les accompagner pour que leur premiers pas se passent bien.

Nous allons donc entamer cette année, la phase de déploiement pour les autres métiers et au sein des différents bureaux en régions.

D’après toi, combien de temps faut-il pour construire et installer un processus d’Onboarding ?

Pour répondre à cette question de manière globale, il me semble primordial de prendre en compte plusieurs paramètres : les volumes de recrutement, l’existence ou non d’un processus et enfin l’équipe dédiée au onboarding.  Chez Deloitte, j’estime que le processus  (du diagnostic  au ROI) peut aller jusqu’à 3 ans.
 
Comment s’organise un planning d’intégration ?

Chez Deloitte, il y a ce jour 2 programmes d’intégration. Tout d’abord, nous accueillons deux fois par an tous les auditeurs stagiaires et juniors où un parcours d’intégration spécifique très rythmé leur est dédié (journée d’intégration, séminaire de formation, accueil au sein de leur activité, parrainage, suivi RH à 3 et 6 mois d’ancienneté). Nous avons également des sessions d’intégration chaque lundi qui nous permettent d’accueillir tous les autres profils de la firme; ces sessions sont plus condensées mais l’encadrement RH reste identique. La mise en place de tous ces processus relève d’un réel travail collaboratif avec de nombreux services internes mais également avec les DRH et leurs relais.

Cependant, en fonction des aléas de leurs missions, il arrive que quelques collaborateurs ne puissent pas assister à la session d’intégration.

C’est donc une de tes problématiques ?

Si certains d’entre eux ne peuvent pas suivre le programme d’intégration, ils ont bien évidemment la possibilité de poser leur question à leur parrain, leur management, leur équipe, la RH et moi ; nous avons également des outils disponibles sur notre intranet.

La notion de onboarding doit être, d’après moi, partagée. C’est du gagnant-gagnant. Nous mettons toute une organisation à leur disposition pour les aider, les orienter, répondre à leurs problématiques, leurs questions et leur donner les premières clés de la réussite au sein de la firme. Mais il est évident que chaque nouvel entrant doit aussi être acteur à part entière de son intégration.

L’organisation de la formation se fait-elle différemment selon le type de population concernée ?

Tout à fait. Il y a un cursus de formation spécifique obligatoire en fonction des grades de nos collaborateurs. Les stagiaires et juniors bénéficient également de séminaires d’intégration dès leur arrivée où des formations leurs sont dispensées par des collaborateurs/formateurs.

N’as-tu pas rencontré de résistance par rapport à ce projet ?

Heureusement non, même si l’intégration nécessite quelquefois une remise en question de certains processus déjà existants, toutcela se fait assez facilement.

Cela t’est-il arrivé qu’il n’y ait pas de fit entre le parrain et le collaborateur ?

Oui, ça arrive. L’interaction entre le parrain et le filleul leur est propre. Mais j’insiste encore une fois, nous sommes organisés afin que le nouvel entrant ne se retrouve jamais seul face à une question ou une problématique.

Et comment choisis-tu les parrains ?

Ce n’est pas moi qui les choisis. Chaque service est organisé de façon à ce qu’il y ait un Associé et un manager dédiés aux enjeux RH. Ensemble, ils sollicitent différents collaborateurs au sein des équipes pour identifier ceux qui souhaitent s’investir en tant que parrain. Ils constituent ensuite des binômes parrain/filleul.

Par contre, nous travaillons en collaboration tout au long de l’année pour nous assurer que les binômes sont bien constitués et que le parrain joue bien son rôle de "facilitateur des premiers pas".

Le rôle du parrain est donc plus important que celui du manager, dans cette optique ?

Le rôle du parrain est complémentaire de celui du manager. Ensemble, ils doivent accueillir et faciliter l’intégration du jeune collaborateur. Le parrain a souvent une relation de proximité, sans hiérarchie donc plus informelle, il est alors plus aisé pour les nouveaux entrants de se confier. Il va également l’accompagner et lui faire bénéficier de son réseau au sein de la firme.

Comment se présentent les compte-rendus des managers RH ? Sont-ils écrits ?

Tous les collaborateurs ont une obligation d’auto-évaluation bi-annuelle. Pour les plus jeunes, le manager RH aidé par les relais RH les rencontre à 3 et 6 mois après leur arrivée. Tout est en effet écrit, standardisé, néanmoins je réfléchis actuellement à une autre solution informatique qui nous permettrait de suivre ces rencontres avec plus de fluidité.

Un SIRH ?

Il existe en effet des solutions de onboarding qui peuvent être  un module complémentaire très intéressant pour piloter de manière précise la vie du collaborateur. C’est une solution que j’envisage à moyen terme.

Quelles sont les difficultés et réussites que tu as rencontrées ?

C’est long à mettre en place…, et c’est frustrant !

Il y a de belles réussites : les programmes d’intégration pour les promos de juniors et stagiaires, les sessions d’intégration pour le reste des collaborateurs, le programme D. IT (Deloitte Important Trainees) de fidélisation post-stage, les "live chat" qui ponctuent la période entre la signature du contrat et l’arrivée du nouvel entrant (destinés aux stagiaires et débutants) et toutes celles à venir !

Quels sont les outils d’évaluation du processus d’intégration ?

Nous travaillons avec www.meilleures-entreprises.com sur le déploiement de plusieurs enquêtes : "happy candidates" envoyé à chaque candidat arrivant à la fin du processus de recrutement et ce quelle que soit l’issue de son parcours afin d’avoir son feed back sur notre processus de recrutement ; "happy trainees" afin d’évaluer notre encadrement auprès de nos stagiaires et enfin un rapport d’étonnement pour tous les collaborateurs de la firme.

Vont-ils te répondre honnêtement ?

Je l’espère ! Les questionnaires sont anonymes. A travers ses enquêtes, mon objectif est d’améliorer constamment notre encadrement.

L’intégration, et après ?

La fidélisation, la rétention des talents est la suite logique à l’intégration d’un collaborateur et d’une politique RH  plus globale. Notre stratégie RH est claire et transparente : « développer l’employabilité de nos collaborateurs », « développer la mobilité » et « optimiser l’environnement de travail ». D’autre part, il est également important  d’accompagner les collaborateurs qui souhaitent quitter la firme.

Quitte à ce qu’il y ait des collaborateurs qui reviennent ?

Mais c’est le cas ! Ce qui prouve que l’expérience Deloitte est à vivre ou à revivre ! Nous communiquons d’ailleurs beaucoup sur les différents parcours de nos collaborateurs. D’autre part nous animons un réseau extrêmement fort des anciens collaborateurs de Deloitte qui gardent un lien étroit avec le cabinet.

Et justement, comment s’organise cette présence sur les réseaux sociaux ?

Nous sommes ultra connectés et très présents sur les réseaux grâce aux community managers ou via des démarches plus personnelles de collaborateurs.

Utiliser Facebook a-t-il été facile ?

Finalement oui. Nos interrogations ont été vite balayées par la puissance et la viralité de ces nouveaux modes de communication. Et puis, il est indispensable d’avoir plusieurs canaux de diffusion en fonction de nos cibles. 

Je te remercie infiniment de ta disponibilité et de tes réponses !